La Terre n’est qu’un seul pays
Cet article est un hommage au Pape de l’auto-stop ; André Brugiroux, puisqu’il a passé plus de six ans de sa vie à arpenter le monde en levant le pouce. Incroyable, il est rentré chez lui 18 ans plus tard !
André Brugiroux : - "Voilà, ça y est, j'y suis, j'ai visité tous les pays du monde" !
A 17 ans, André Brugiroux se posait bien des questions, mais ne voulait pas mener la vie qui lui était toute tracée, il ne voulait pas non plus avoir à porter le costume sur-mesure ni rentrer dans le moule qui lui étaient destinés, il voulait être lui-même. Il voulait voir le monde sans filtres ni œillères.
Après neuf ans d'apprentissage durant lesquels il fit ses classes en Espagne, en Irlande au Congo, en Allemagne, en Italie, après avoir connu l'amour avec un grand "A" et découvert beaucoup de vérités, André avait encore une question sans réponse : "Où est le secret, la source du bonheur, de la vraie joie ?"
L'instinct de la route
Malgré cela, son instinct qui le poussait à prendre la route ne l'avait pasquitté. Pire, il avait toujours ce rêve en tête ; faire le tour du monde au complet, voir les hommes de tous les pays, au grand désespoir de ses proches.
Ainsi La Route devint sa raison de vivre six ans durant, six années àvoyager à travers les cinq continents en auto-stop à une époque où seuls les inconscients s'aventuraient au gré des possibilités et des rencontres. De 1967 à 1973, André a parcouru 400 000 kilomètres avec un seul US$ par jour et vécu des aventures hors du commun, rencontrant des hommes et des femmes qui allaient contribuer à fortifier son ouverture d'esprit, même s’il a connu des séjours en prison dans des pays qui n’acceptaient pas les voyageurs indépendants, les routards au petit budget ou les utopistes de la route.
Infatigable voyageur
C'est au total 18 ans d'aventures et 400 000 kilomètres à travers plus de135 pays (de 1955 à 1973) qu'André Brugiroux raconte dans La Terre n'est qu'un seul pays son best-seller sans-cesse rééditédepuis 1975. Au-delà de l'aventure, des anecdotes et des péripéties qui se lisent d'une traite, son récit confirme qu'il est possible de voyager avec un seul dollar par jour et que l'entraide sur la route est bien réelle. Pas besoin d'être un héros pour faire le premier pas !
Au final, l’infatigable voyageur qui a incité des globe-trotters à selancer dans l'aventure a lui-même parcouru les cinq continents sans relâche. Il a bien compris que notre terre nourricière n'est qu'une seule entité et que les frontières, les barrières, les clôtures et les murs ne sont que des constructions humaines. Et d'ailleurs dans L'homme qui voulait voir tous les pays du monde, il continue d'émerveiller ses lecteurs en apportant un message d'espoir.
Voici son mémo, la fiche de présentation de son film La terre n’est qu’un seul pays consacré à son aventure et au livre du même nom :
- J’ai vécu une expérience qui est peut-être le rêve secret de chacun de nous, une expérience très riche que je souhaiterais partager avec chacun de vous dans ce film : « La terre n’est qu’un seul pays ».
La terre n’est qu’un seul pays est la conclusion et l’idée maitresse de mon périple de 400 000 km autour du monde en stop avec un dollar par jour à travers 135 pays.
Une aventure rocambolesque et passionnante qui a été pour moi la meilleure des universités. Parti en 1955 à l’âge de 17 ans avec un diplôme de l’Ecole Hôtelière et 10 francs en poche, j’ai rapporté de cette longue quête sur toutes les routes de la terre et chez les hommes du monde entier, une vision nouvelle de l’histoire des civilisations. Vision porteuse d’espoir.
Après un rapide aperçu sur la période européenne où j’ai appris quatre langues étrangères et la préparation de mon budget au Canada, ce film fait revivre essentiellement les six dernières années de stop ininterrompu de 1967 à 1973 (voitures – bateaux – avions) qui incidemment ont été les grandes années de la Route ! l’Amérique de pointe à pointe (Terre de Feu –Alaska), le Pacifique, l’Extrême-Orient, le Transsibérien, le Moyen-Orient, l’Inde, l’Iran et l’Afrique.
A travers la dureté du voyage (une seule nuit d’hôtel en six ans) progresse ma quête qui débouche sur l’idée qu’énonçait au siècle dernier une persan du nom de Bahá’u’lláh ; « la terre n’est qu’un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens ». Nous sommes entrés dans une ère nouvelle, celle de l’unité du genre humain.
A noter des séquences sur la prison au Costa-Rica, l’Alaska par moins 45°,le désert australien par 60°, les coupeurs de têtes à Bornéo, un séjour chez les bonzes à Bangkok, dans un ashram en Inde, le trafic des pierres précieuses à Ceylan, le kibboutz en Israël, etc…
Cette aventure extraordinaire, ce témoignage, vous pouvez le revivre grâce à mon livre « LA TERRE N’EST QU’UN SEUL PAYS » paru dans la collection « Vécu » chez Robert Laffont (12° tirage).
- Les secrets de la route, eux, sont dévoilés dans « LA ROUTE » Librairie Séguier. (L’édition Laffont est épuisée).
- Le thème, lui, est développé dans « LE PRISONNIER DE SAINT-JEAN D’ACRE » aux édition Albatros – Prix Saint-Exupéry 1983. Synthèse de 30 ans de route, cet ouvrage montre pourquoi la Paix est inévitable !
- Enfin « LES CHEMINS DE LA PAIX » (Librairie Séguier) raconte la grande aventure des années 60 à travers quatre authentiques super-routards.