Des road-trips à couper le souffle ! Le Vietnam recèle un nombre impressionnant d’attractions touristiques, ce qui en fait une destination phare en Asie du Sud-est. Des routes et pistes chargées d’histoire sont même des buts de voyage tout comme le sont les fameuses « routes de la soie » ou « chemin de Compostelle » pour ne donner que deux exemples. Au Vietnam, les curiosités s’égrènent tout au long du parcours choisi pour le plus grand bonheur des touristes.
1 - La route mandarine
On peut la considérer comme l’échine du Dragon dont le Vietnam a la forme. Elle descend de l’extrême nord du pays, à la frontière chinoise et la ville de Lang Son pour rejoindre Saigon, maintenant Ho Chi Minh Ville en longeant la côte de la Mer de Chine sur plus de 1730 kms. Puis au sud du poumon économique du pays, cette route traverse enfin le Delta du Mékong et rejoint Ca Mau dans la pointe de la péninsule.
Que ce soit en train, en bus ou par tout autre moyen de locomotion, les voyageurs qui relient le nord et le sud du pays, et vice-versa l’empruntent forcément. Créée à partir de 1802 par l’empereur Gia Long, fondateur de la dynastie des Nguyen, elle fut pavée tout
au long du XIXème siècle, avant la colonisation française. Cette longue route, qui reprenait le tracé d’une ancienne piste, alors mal pavée, comme le raconte Roland Dorgelès (dans son livre Sur la route mandarine) était le moyen de communication devant permettre aux mandarins et hauts fonctionnaires de visiter les provinces du Tonkin au nord, de l’Annam au centre et de la Cochinchine au sud.
Au début du XXème siècle, les Français qui la baptiseront du nom de « Route mandarine » la moderniseront depuis le Delta du Mékong jusqu’au poste frontière chinois de Dong Dan au nord de Lang Son. Traverser le Vietnam sur cette route mythique, que ce soit du nord au sud ou du sud au nord est un excellent moyen d’avoir un aperçu complet sur l’historique, la culture et les traditions vivantes de ce pays qui ne laisse personne indifférent. Voici donc une idée d’étapes en remontant vers le nord au départ d’Ho Chi Minh ville :
My Tho et Saigon, du bassac au Dragon du sud,
Dalat, les hauts plateaux forestiers
Nha Trang, une des stations balnéaires au climat idéal
Danang, la perle du centre Vietnam
Hoi An, le village des lampes en papier de riz
Hué, la capitale des empereurs
Ninh Binh, la baie d’Halong sur terre
Hanoï, la cité des lacs au passé toujours présent
Baie d’Halong : les pitons karstiques
2 La piste Ho Chi Minh
Ce réseau de pistes et de tronçons de routes fut construit par les combattants du Viet Minh à la fin de la guerre d’Indochine et surtout à partir de 1955 par ceux du Viet Cong pour alimenter en armes les guérilleros de l’Armée Populaire du Vietnam. Elle suivait le tracé de la frontière du Laos qu’elle franchissait en utilisant le couvert de la végétation pour passer inaperçue des unités aériennes de l’US Army qui bombardaient ce réseau pratiquement indétectable.
De nos jours, alors même qu’un maillage de routes secondaires carrossables traverse le pays du nord au sud à travers les hauts plateaux du centre, la piste Ho Chi Minh reste une terre d’aventure à travers la magnifique région frontalière du Laos. Le parcours de pistes qui serpentent entre des montagnes couvertes de jungle est le terrain idéal pour
les amateurs de moto off-road les plus endurcis, puisqu’elle traverse une région sauvage chargée d’une histoire douloureuse ; champs de bataille et vestiges de guerre, le tout agrémenté de franchissement de gués, ponts archaïques, ornières poussiéreuses ou embourbées, selon la saison.
A titre d’exemple, le fameux raid de douze jours d’aventure à moto proposé par Cuong’s Motorbike Adventure Tours, part de Hanoi emprunte le réseau forestier du Laos, traverse les villages isolés de minorité ethniques au mode de vie traditionnel, des massifs forestiers avant de redescendre à travers les hauts plateaux du centre Vietnam jusqu’à Danang. Les participants munis de leur permis moto international bénéficient d’un accompagnement et support logistique, d’une assurance, d’un visa pour le Laos et d’équipements et protections spécifiques.
Après le départ de Hanoi, le parcours traverse la frontière laotienne, fait étape à Xam Nua, Phon Savan, Vien Thong, Nang Khang, Xepon, Sekong, entre autres, avant de rejoindre la frontière vietnamienne et descendre vers l’épate côtière de Danang. Les voyageurs désireux de poursuivre leur voyage pourront ainsi descendre vers HoiAn au sud ou remonter vers Hué au nord.
3 - La boucle du Nord
Plusieurs circuits dénommés « la boucle du nord » ou le grand loop existent sur des routes carrossables et incluent ou non la visite de sites incontournables comme la Baie d’Halong, Sapa, Mu Cang Chai et bien sûr Hanoï, point d’arrivée et de départ des circuits. Ces itinéraires sont devenus des classiques proposés par les tour-opérateurs.
Cependant, pour les motards intrépides, il existe un circuit plus secret et aventureux également dénommé « grand loop ». Celui-ci, au départ de Hanoi peut être combiné avec la visite de la Baie d’Halong qui est accessible par l’autoroute contournant Hai Phong. Et pour ceux qui ont déjà visité cette fameuse et curieuse baie aux pitons karstiques, l’option est de séjourner une ou deux nuits sur l’île verdoyante de Cat Ba, désormais Parc National renfermant une forêt tropicale humide de toute beauté.
L’île de Cat Ba d’une superficiede 15 200 km2 est accessible depuis le port de Hai Phong et la ville du même nom, ancienne cité coloniale à 102 km de Hanoi. Elle a tous les atouts pour devenir une attraction touristique, à condition que cela soit du tourisme raisonné. Son intérêt est qu’elle est proche de la Baie d’Halong, ce qui est aussi une bonne raison pour la visiter.
De retour à Hanoi, on entamera la boucle en question en partant vers Hoa Binh à 67 km à l’est de Hanoi. Cette bourgade connue des vietnamiens pour son barrage sur la rivière noire est la porte d’accès aux région montagneuses peuplées de minorités ethniques dont la première étape Mai Chau, village traditionnel Thai est devenue une halte
incontournable des circuits touristiques. Après une visite de cette vallée verdoyante de rizières et bosquets de bambou et entourée de moyennes montagnes, la route s’élève et continue vers Moc Chau, Son Là et Tuan Giao.
Cette région est peuplée de farouches tribus de Muong, Dao, H’mong entre autres, chacune préservant leurs coutumes et traditions. A Tuan Giao, deux options s’offrent au visiteur, bifurquer à l’ouest et rejoindre Dien Bien Phu à une quarantaine de kilomètres ou continuer plein-nord vers la vallée de Lai Chau. N’ayant aucune raison de nous rendre en pèlerinage sur un site de bataille tristement célèbre, nous continuons vers le nord et la frontière chinoise, laissant à gauche la masse imposante de la chaine montagneuse Hoang Lien Son couronnée par le Fan Zi Pan, point culminant du Vietnam à 3 147 mètres.
L’arrivée à Lai Chau que l’on aperçoit au fond de sa vallée, se fait par une descente impressionnante de 8 kms de route en lacets. Une étape s’impose ici dans cette bourgade à l’écart des circuits touristiques et avant le tronçon des deux jours de piste
nécessaires* pour rejoindre Sapa. On ne pourrait pas dire que Sapa est en train de devenir le « Chamonix » du Vietnam, cependant son développement touristique est causé par l’afflux de minibus de visiteurs.
En effet, Sapa est dans le catalogue de toutes les agences de voyage, au même titre que la Baie d’Halong et la raison en est que cette région aux magnifiques montagnes recèle de curiosités et minorités ethniques offrant séjours chez l’habitant, randonnées, treks, marchés d’artisanat local et même l’ascension du Fan Zi Pan qui est à 9 km de Sapa.
* A l’époque de notre road trip, le tronçon Lai Chau - Sapa n’était pas goudronné et nous avons fait le parcours en deux jours.